Avant le coronavirus, qui a chamboulé nos vies mais pas changé le système, je ne regardais, et encore distraitement, que les livres mis en avant au rayon culture de mon supermarché, la librairie de mon quartier ayant malheureusement fermé ; il n’y a pas de boîte à livres dans mon quartier et souvent elles ne contiennent que des vieux San-Antonio et quelques ParisMatch. Il n’y avait donc aucune chance pour que je tombe sur ce livre traitant d’effondrement sociétal, encore moins pour que je le lise. Rien que le titre m’aurait fait fuir et je me passais d’une n-ième dose de culpabilisation climatologique, de larmoiement biodivers et de prévisions de fin de pétrole qui n’arrivent jamais. Ces catastrophes n’avaient pas d’impact sur ma vie. Et pour le futur c’était le boulot des politiques, qu’est-ce-que j’y pouvais moi, tout seul perdu dans cette foule ? J’avais la chance d’avoir une famille recomposée et un boulot stressant à défaut d’être précaire (la majorité des emplois étant maintenant soit l’un soit l’autre), j’avais bien l’intention de vivre ma vie et de profiter de ce qui m’était offert.
Et puis je me retrouve à confiner sans vraiment savoir pourquoi, sans savoir si nous risquons de crever pour de vrai ou si tout ceci est un emballement médiatico-politico-complotiste. Comme je tournais en rond, j’ai quand même lu l’intro et cherché la conclusion de ce bouquin.
Avant la coronamascarade, je vous aurais conseillé de refermer ce livre, voire de le foutre à la poubelle, celle des papiers et journaux si elle n’était pas trop loin et pas pleine, ça aurait évité à une autre personne de perdre son temps et ça aurait préservé peut-être son bonheur.
Maintenant, je sais plus trop quoi vous dire.